Comment l’Arabie Saoudite aurait espionné ses ressortissants aux États-Unis ?
Le média britannique The Guardian publiait le 29 Mars une révélation, provenant d’un lanceur d’alerte, selon laquelle, l’Arabie Saoudite menait une campagne d’espionnage massive à l’égard de ses ressortissants vivants aux États-Unis ou peut-être d’autres parts.
Cette campagne de surveillance se ferait à travers le programme de messagerie du mon SS7. Notons que « Le système de nationalisation 7 (SS7) est une messagerie mondiale qui existe depuis plusieurs décennies. Elle est utilisée par les opérateurs du monde entier pour permettre d’acheminer les appels et messages des utilisateurs de téléphone mobile vers d’autres réseaux, par exemple des réseaux de pays étrangers. » (Zdnet). C’est certainement le moyen qui permet aux autorités saoudiennes d’avoir toujours un œil sur leurs ressortissants, si surveillance il y en a vraiment.
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Et comment cela est possible ? C’est assez simple, pour que l’opérateur puisse facturer les frais d’itinérance de leurs utilisateurs, ce dernier doit effectuer une requête auprès de l’opérateur qui couvre la zone où se trouve à l’utilisateur au moment où il passe transmission. Par ce système, la localisation de l’utilisateur est connue par les opérateurs de téléphonie mobile car cela est essentiel pour le processus. Selon les informations qui ont fuitées sur le sujet, les opérateurs de téléphonie principaux en Arabie Saoudite auraient profité de cette faille de sécurité pour aider les autorités. En effet, il aura fait plus de 2,3 millions de demandes PSI en Novembre 2019 et mars 2020. Même si rien d’officiel ne confirme cette information et l’implication immédiate des autorités saoudiennes ainsi qu’une potentielle campagne de surveillance, certaines personnes croient fermement que les autorités saoudiennes procèdent de la sorte, d’où les lanceurs d’alerte.
« Si ce rapport est vrai, un gouvernement autoritaire pourrait s’introduire dans les réseaux sans fil américains pour suivre les personnes à l’intérieur de notre pays ». Réagissait Ron Wyden, un membre de la Commission du renseignement du Sénat des Etats Unis. Pour l’ancien membre du Conseil de sécurité de l’ex président Barack Obama, Andrew Miller le royaume Saoudien « surveille non seulement ceux qu’ils savent être des dissidents, mais aussi ceux qu’ils craignent de voir dévier du leadership saoudien ». Selon ses observations : « Ils sont particulièrement inquiets de ce que feront les ressortissants saoudiens lorsqu’ils seront dans les pays occidentaux ».
Si cette affaire est confirmée, cela ne sera pas une première. Car l’Arabie saoudite a été plusieurs fois accusée d’espionnage ou de surveillance illicite. De celui de Twitter au téléphone du PDG de Amazon, Jeff Bezos, plusieurs de ces cas ont impliqué le prince héritier saoudien en Mohamed ben Salman. Et cela n’est pas fait pour arranger les choses, surtout que depuis l’assassinat du journaliste Jamal Khassogi, sa réputation est au plus mal. Toutes les pistes sont étudiées sur cette question de surveillance de l’Etat chérifien. Pour le moment l’on ne peut avancer que des spéculations. Le nom du lanceur d’alerte n’a pas encore été révélé. De ce fait il sera difficile de juger la crédibilité d’une telle informations.
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