Crise en Ukraine et sécurité informatique : avons-nous surévalué la compétence des pirates informatiques Russe ?
Depuis toujours les hackers au service de la rue si ont toujours été considéré comme étant les plus compétents dans le domaine de la cyber malveillance.
Depuis la crise en Ukraine, l’on s’est automatiquement plongé dans une situation où la guerre informatique allait se proposer au fur et à mesure au-delà de ce conflit territorial entre deux États voisins. Pourtant, l’Ukraine est en train de déjouer les pronostics en résistant plus que l’on ne pouvait l’imaginer à la fougue des cybercriminels russes.
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L’Ukraine aujourd’hui est littéralement noyée par des attaques de tout genre. Selon les autorités ukrainiennes, le 6 mai marque le pic de cette cyberguerre. Dans un communiqué officiel, on peut lire : « Le cyberespace ukrainien reste soumis à une pression extrême exercée par les hackers russes. Cependant, leur capacité technologique semble avoir atteint son plafond. Personne ne prétend dire qu’une surprise est impossible, mais jusqu’à présent, les techniques d’attaque restent inchangées, et nous les connaissons toutes ».
Lorsqu’on interroge les autorités de l’Ukraine face à cette situation, ces derniers ne manquent pas d’exprimer leur confiance. « La Russie n’a obtenu aucune victoire dans le domaine cyber depuis le début de l’invasion totale », déclare le ministre Ukrainien chargé de la transition numérique le 11 mai lors d’un point presse.
Évidemment nombreux sont les experts qui avaient cru que l’État Ukrainien allait malheureusement subir et même perdre face à cette vague de cybercriminalité venant de la Russie. Et cela à juste titre. La Russie est experte dans le développement de logiciels d’infiltration de réseau.
Mykhailo Fedorov, le ministre Ukrainien tempère : « Je pense que leur puissance a été surévaluée. Leurs attaques sont connues publiquement, d’autres pays ont des compétences très élevées également, mais n’ont pas besoin d’être constamment offensifs. ».
N’empêche qu’il est toujours remarquable de constater que les infrastructures ukrainiennes arrivent toujours à résister aussi leurs attaques. Si au début de la crise, les programmes malveillants des Russes faisaient bien leur effet, particulièrement contre les établissements de fourniture d’énergie et autres, actuellement la tendance à totalement basculé. Cette résistance peut peut-être puiser sa source dans les aspects de ce conflit qui remonte à bien longtemps : « Nous sommes attaquées depuis 2014. La cyber défense ukrainienne a eu le temps d’apprendre et de se former au fil des attaques », note Victor Zhora, le vice-président du Service spécial ukrainien des communications.
En même temps, il ne faut pas oublier que l’Ukraine est bien aidée depuis l’extérieur par plusieurs acteurs. Effectivement, que ce soit des particuliers ou des entreprises, chacun essaie d’aider au mieux l’État Ukrainien à pouvoir s’en sortir. C’est d’ailleurs le cas de la société slovaque ESET qui a permis la détection de logiciels malveillants qui était dirigé contre le système électrique de l’Ukraine. De son côté, le géant américain du numérique Microsoft apporte aussi son grain de sel à la détection des actes de cybermalveillance tels que l’infiltration de réseau ou de système Windows au travers de portes dérobées. L’état de Roumanie quant à lui a fait une association avec le géant de la sécurité informatique BitDefender pour assister le gouvernement ukrainien et lui apporter des solutions de sécurité informatique gratuites.
Mettons aussi en évidence le fait que plusieurs représentants étrangers se sont rendus plusieurs fois dans la capitale de l’Ukraine dans le but de préparer le pays face à d’éventuels piratage informatique avant même l’invasion russe. Parmi lesquels on peut compter les experts américains et britanniques.
Aujourd’hui l’État Ukrainien peut même se vanter de réaliser des attaques informatiques contre certaines infrastructures russes. Effectivement, au début de l’invasion, les autorités de l’Ukraine avaient lancé un recrutement de hackers volontaires via une chaîne Telegram. Ce canal Telegram cumule aujourd’hui près de 300 000 abonnés. Sur cette plateforme, les structures qui doivent être ciblées sont désignées par le gouvernement et les hackers se chargent de les attaquer. Parmi les infrastructures attaquées par les pro ukrainiens, nous avons la plateforme comptable de distribution d’alcool de Russie. Il y a aussi la plateforme vidéoludique, équivalente de YouTube Rutube, sabotée, le jour même de la commémoration de la seconde guerre mondiale en Russie. Jusqu’à hier, le site était toujours indisponible.
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