Cyberespionnage : le roi du Maroc ciblé par Pegasus
Il a été plusieurs fois accusé avoir utiliser le logiciel espion Pegasus pour s’en prendre à des défenseurs des droits humains ou à des journalistes.
Il a été découvert récemment que le roi du Maroc Mohammed VI, en personne, fait partie de la liste des personnalités politiques dirigeants d’État ciblés par le l’outil d’espionnage cyber, fournie par la société israélienne, NSO group.
Cet article va aussi vous intéresser : Affaire Pegasus : quand Apple essaie de rassurer les utilisateurs d’iPhone
Cette information a été publiée par la cellule d’investigation de Radio France, membre de Forbidden stories, le consortium de médias internationaux à la base de la publication de l’affaire Pegasus.
On rappelle que plus de 6 000 numéros de téléphone espionnés par Pegasus, contenus dans le lot découvert par Forbidden stories appartiennent à des militants des droits de l’homme et à des journalistes. C’est en effet des personnes ciblées selon certaines informations par le gouvernement marocain. Pourtant, le même logiciel servirait à espionner le roi marocain et son entourage.
Selon des détails fournis par la cellule des investigations de Radio France, le dirigeant marocain son entourage pourraient faire partie « des cibles potentielles ».
« Le souverain lui-même fait partie des numéros sélectionnés comme cibles potentielles de Pegasus » détaillent les journalistes composant la cellule d’investigation du média français dans une publication paru le mardi dernier sur la plateforme numérique de France info TV.
« Avec nos partenaires du consortium créé par Forbidden Stories, dont fait partie la cellule investigation de Radio France, nous avons en effet pu établir qu’un des numéros de téléphone qui figurent dans le listing des services de renseignement marocains est bien celui de Mohammed VI. Et tout son entourage a subi le même sort », ajoute la cellule.
« Parmi les numéros de portables que le consortium du projet Pegasus a pu identifier dans la liste des personnes susceptibles d’être attaquées par le logiciel espion Pegasus au Maroc », s’y trouve notamment ceux « d’un grand nombre de membres de la famille royale », dont celui de l’épouse du roi Salma Bennani, par ailleurs la mère des deux héritiers au trône.
Parmi les cibles potentielles en compte notamment selon la cellule d’investigation de Radio France « le prince Moulay Hicham, l’un des cousins du roi, qui figure en quatrième position dans l’ordre de ses successeurs », connu sous le surnom de surnom de « prince rouge en raison de ses prises de position critiques contre la monarchie ». Par ailleurs l’ensemble de son entourage serait aussi ciblé comme victime potentielle du logiciel espion NSO group. On compte alors, son jeune frère Le Prince Moulay Ismaïl, son épouse et ses 2 filles.
De plus on compte parmi les potentiels cibles de Pegasus au Maroc, l’ancien gendre de Hassan II, l’homme d’affaires du nom de Fouad Filali : « ses trois numéros de portables (…) ont été entrés dans le système, ainsi que ceux de sa sœur, de sa fille (nièce du roi Mohammed VI), ainsi que de deux architectes français installés à Rabat qui travaillaient alors sur le chantier du palace Bozzi Corso, un hôtel de luxe situé à Lecce, dans les Pouilles, en Italie, dont Fouad Filali était le propriétaire » note La cellule.
« A encore été sélectionné (…) le numéro de Mohamed Mediouri, beau-père de Mohammed VI et ancien garde du corps personnel de Hassan II », qui lui n’est plus en fonction depuis le mois de mai 2020 par le sourire actuel. Il serait aussi ciblé « un membre de la holding qui gère les fonds de la famille royale », selon la même source.
En outre, le proche de Roi tel que « le chambellan du roi, Sidi Mohammed Alaoui, le secrétaire particulier du monarque et trois autres membres de la famille de ce dernier », « chef de la gendarmerie royale du Maroc, le général Haramou, et (…) l’ancien chef des gardes du corps de Mohammed VI, Hassan Charrat, qui fut démis de ses fonctions en octobre 2018 par le tout-puissant chef de la police et du renseignement Abdellatif Hammouchi lui-même » sont cités dans la publication de la cellule.
Pour le moment face à ces révélations, le gouvernement marocain n’a fait aucun commentaire. Cependant le lundi dernier, il avait formellement démenti utilisation du logiciel espion Pegasus par ses services secrets dans l’optique d’espionner ou même pour s’en prendre à des médias ou des journalistes et défenseurs de droits humains.
Accédez maintenant à un nombre illimité de mot de passe :