Espionner un smartphone : pourquoi se méfier des logiciels mouchards
Le logiciel espion pour smartphone s’est démocratisé depuis ces dernières années.
À la base utiliser un programme pour espionner le téléphone d’autrui était réservé strictement à un cadre restreint de professionnel. Soit c’étaient les forces de l’ordre avec les ressources informatiques dont ils disposent et les autorisations légales, soit c’était des pirates informatiques bricoleurs qui développent eux-mêmes le propre aussi dans le but de porter atteinte à l’intégrité d’autrui.
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L’un des meilleurs mots de l’espionnage des smartphones ou appareils de communication est la discrétion. Et le développement technologique a permis de pouvoir diffuser très facilement ce genre d’outils souvent malveillants.
Pour qualifier ces programmes informatiques mouchards utilisés pour l’espionnage domestique, on parle de Stalkerwares. Ils sont disponibles sur le Play Store et l’App Store. Partout, sur le web il y en a des centaines, voire des milliers qui sont proposés à des utilisations variées.
Cependant, il faut quand même préciser un fait très important, l’espionnage numérique des smartphones d’autrui est illégal. Même s’il s’agit de votre partenaire ou de votre employé. À condition bien sûr que ce dernier vous donne son consentement direct.
Il y a la condition d’utiliser ce type de logiciel avec son propre enfant, sans pour autant violer la loi. Hormis ces cas spécifiques, c’est purement une infraction passible d’une sanction pénale
« L’espionnage des smartphones, ce n’est réservé qu’aux agents secrets. Attention aux « stalkerware », des logiciels pour « stalker », surveiller numériquement la personne de son choix… C’est complètement interdit : ça constitue une atteinte à l’intimité de la vie privée d’autrui. C’est un délit pénal mais ça n’empêche pas ces applications mouchard de proliférer, il en existe des dizaines… Beaucoup ne connaissent même pas leur existence, et pourtant il y en a des dizaines -on ne va pas vous donner leur nom- et c’est un business extrêmement juteux. Et pour cause: elles permettent en toute simplicité –et en toute discrétion– de surveiller les moindres faits et gestes de la personne de son choix. », explique Anthony Morel, lors d’une interview sur BFMTV.
Comment fonctionne l’utilisation de ce type de programme informatique ?
Tout d’abord, il faut préciser quelque chose.
Installer un logiciel espion sur le smartphone d’autrui nécessite essentiellement d’avoir accès à ce smartphone. Hormis des très spécifiques, comme celui du célèbre logiciel Pegasus, qui est dans tout autre niveau, il faut forcément avoir physiquement accès à un téléphone pour y installer le programme de surveillance. Il est possible de piéger l’utilisateur en procédant par la technique du phishing. Cependant, c’est quelque chose qui est assez difficile à appréhender.
Lorsque le téléphone est physiquement accessible, il suffit juste d’installer l’application de surveillance manuellement en prenant soin d’éviter certaines mesures de sécurité.
Après l’installation du logiciel, on peut alors profiter de la situation pour surveiller les messages, le trafic internet sur les réseaux sociaux et même la géolocalisation. Effectivement, les logiciels de surveillance basique qu’on peut se procurer facilement sur Internet ont une portée un peu limitée. Ils n’empêchent que si c’est pour de l’espionnage domestiques ou professionnels cela peut faire l’affaire.
Cependant, ces applications sont trop intrusives. Elle viole la vie privée et par la tête certainement à la confidentialité. C’est pour cette raison que la loi fait de son mieux pour l’encadrer voire l’interdire dans certains cas.
Malgré ceci, ce genre de logiciel continue de proliférer. Le business est lucratif. On peut aujourd’hui se procurer ce genre de logiciel de surveillance en moyenne entre 15 et 30 € par mois.
« D’autant plus pernicieux que souvent, ces applications sont présentées comme des outils pour surveiller où sont ses enfants
Ces applications ont commencé sur des utilisations a priori raisonnables: surveiller à distance où se trouvent ses enfants ou encore surveiller à distance une personne qui souffre d’Alzheimer. Mais très vite, de nombreuses startups ont trouvé de nouveaux arguments de vente: vérifier sur votre partenaire est fidèle ou, pour les patrons, surveiller ce que font vos employés. », explique Anthony Morel.
Les éditeurs de ce type de programmes informatiques ont tendance à camoufler, derrière un certain marketing un peu contradictoire, la véritable utilisation de leurs logiciels d’espionnage. Mettant toujours en évidence des intérêts que l’on peut juger hypocrite.
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