La souveraineté numérique
Durant le forum international sur la cybersécurité qui s’y tient actuellement à Lille, les participants ont discuté de plusieurs sujets importants dont la souveraineté numérique des États européens.
Comme le déclare Guillaume Poupard l’actuel directeur de l’Agence Nationale de Sécurité des Systèmes d’Information : « la souveraineté c’est maîtriser notre destin ».
Cet article va aussi vous intéresser : Cybersécurité : les services de l’État se préparent pour une présidentielle à haut risque
Depuis quelques années, cette notion occupe une grande part dans les discussions portant sur le numérique de manière générale en Europe. Les autorités y accordent une attention particulière. Cependant, c’est « Un sujet sur lequel on entend beaucoup de bêtises », comme le déclare monsieur Guillaume Poupard qui a annoncé mettre fin à sa direction à l’Agence nationale de système d’information. Selon ces derniers, l’objectif de la souveraineté numérique ne doit pas être « d’éliminer tout ce qui ressemble à un bout de composant étrange ».
Concernant cette souveraineté dont il est question, il faudra la construire en suivant plusieurs étapes. Tout d’abord elle ne peut pas se limiter typiquement à la France. Au niveau de l’Europe il est envisagé quelque chose de beaucoup plus grand. D’une certaine manière cela s’impose littéralement
« Beaucoup de choses restent encore à faire », analyse-t-il citant les différents textes qui constituent une première base réglementaire (Le Cyber Act, la directive NIS qui vient d’être révisée…). La question de la solidarité européenne est particulièrement complexe », explique Guillaume Poupard « Quand aide-t-on un pays qui a un problème, comment déplacer des forces à l’échelle européenne… Nous ne sommes pas prêts là-dessus ! », ajoute ce dernier.
En faisant une observation en interne, le directeur sortant de L’ANSSI déclare qu’il est satisfait des efforts fournis au niveau national.
« Avec 323 visas de sécurité accordés par l’ANSSI, il y a une vraie dynamique en termes de production de services et de produits de sécurité en France », s’est-il réjouit. « Il n’y a pas toujours besoin de regarder ailleurs (…) De toute façon, nous aurons jamais autant de moyens que nos adversaires », souligne ce dernier.
Peu à peu, il est mis en place des parcours de sécurité dans le but d’aider les entités publiques à renforcer leur cybersécurité. Depuis le lancement de projet, c’est près de 1 000 acteurs au niveau des collectivités locales qui ont été soutenus et guidés dans le sens de la sécurité informatique.
Mais il y a encore beaucoup de choses à faire. Monsieur Guillaume souhaite de son côté qu’il soit mis sur pied : « une vraie campagne de sensibilisation auprès du grand public afin d’avoir 5 minutes du temps de cerveau de chaque Français au même moment depuis le primaire jusqu’aux Ehpad ». Quelque chose qui n’a pas encore été réalisé.
Il a aussi pour souhait, que la France continue d’investir dans l’amélioration de ses capacités de défense mais aussi offensive dans le domaine cyber.
« Le but est de se faire respecter en passant par une prise de parole forte d’un point de vue géopolitique », note ce dernier. « Nous avons cette image de la France un peu timorée qui ne veut pas faire d’attribution (la désignation du responsable d’une cyberattaque, ndlr). C’est totalement faux ! », ajoute ce dernier
« La France est au contraire très forte dans ce domaine. Simplement, nous ne ferons pas d’attribution sur la base d’une volonté de suivre nos partenaires, notamment américains, et si le seul objectif est de parler d’un sujet », note Guillaume Poupard en guise de conclusion.
Accédez maintenant à un nombre illimité de mot de passe :