Le domaine de la santé et la cybersécurité
Les experts sont aujourd’hui unanimes.
Les institutions de santé sont aujourd’hui une cible privilégiée des cybermalveillants. Et cela tend à s’accroître. En effet, suite à une étude menée par « La Croix », il existe encore plusieurs institutions sanitaires, ne disposant pas jusqu’à présent de système de sécurité informatique pouvant assurer une sécurité potable pour assurer une confidentialité de leur données médicales.
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On se rappelle à l’heure de l’attaque Informatique suivi par le CHU de Rouen entre le 16 et le 17 novembre dernier qui a été véritablement un choque : « Système informatique hors service. Délais très importants pour les patients ne consultant pas pour une urgence vitale. Tous les ordinateurs du CHU sont touchés. ». L’ampleur de l’attaque était inédite et cela a été littéralement l’un des plus grands choques que le monde hospitalier n’est connu en France. tout l’informatique de l’établissement avait été mis hors service. De la connexion internet en passant par l’accès aux dossiers médicaux des patients jusqu’à la messagerie, tout était inaccessible. « On ne savait pas grand-chose de ce qui se passait », expliquait le docteur Gilles Avenel, « il a fallu attendre dix jours pour pouvoir recommencer à envoyer des mails et cinq de plus pour accéder à Internet ».
Cependant, au cours de l’année 2019 voire même avant de cela, ce genre d’attaque a été fréquent. Et il ne faudrait pas se leurrer car ce n’est pas maintenant qu’elles prendront fin. En effet à en croire l’Agence nationale de sécurité des systèmes d’information, il y a eu une augmentation de ces attaques depuis 2017 à hauteur de 70 %. En 2019 en plus du CHU de Rouen, celui de Montpellier et le centre hospitalier d’Issoudun ont été aussi la cible de cyberattaque. Le groupe Ramsay avec les 120 établissements n’ont pas aussi échappé à la vague de piratage connue en 2019. « Il ne se passe quasiment pas une semaine sans qu’une structure de santé ne soit visée par un cryptolocker (un logiciel cryptant les données, comme celui qui a touché Rouen, NDLR) », signifiait Vincent Trely, fondateur de l’association pour la sécurité des systèmes des formations de santé. Selon lui : « plus aucun directeur d’hôpital n’ignore l’importance de la cybersécurité ». En fait, cela semble normal car à y regarder de près, on se rend compte que les hôpitaux deviennent de plus en plus moderne et dépendent de plus en plus du numérique. Ce qui accroît évidemment leur vulnérabilité.
Interrogé, Cédric Cartau, responsable de la sécurité des systèmes d’information au CHU de Nantes affirmait : « Le nombre des cyberattaques contre les entreprises est en augmentation constante (…) On a numérisé très vite, depuis une dizaine d’années, mais la sécurité n’a pas suivi s (…) Et, s’ils arrivent, faire en sorte que les conséquences ne soient pas irréversibles. ». Il ajoutera par la suite que « Pour 135 groupements hospitaliers de territoire, c’est peu ».
Pour ce dernier, il est possible de lutter efficacement contre ces attaques voir même les éviter. Cela passe par la prévention mais aussi la mise en place de systèmes capable d’assurer les premières défenses. « Les pirates sont pragmatiques : entre une industrie blindée et une autre ouverte à tous les vents, ils choisissent la deuxième. Aujourd’hui, si vous braquez une banque avec une arme, vous êtes arrêté tout de suite. Si vous piratez un hôpital, personne ne vous trouvera jamais et vous aurez pris autant d’argent, voire plus. »
En outre, regarde dans les conséquences immédiates de ces attaques informatiques sur les établissements de santé, on ne pourrait que s’inquiéter. En effet, dans le cas de l’attaque du CHU de Rouen, on a constaté que des patients devant être pris en charge dans l’urgence ont été dirigés vers d’autres établissements au péril de leur vie. Non seulement de mettre la vie des patients en danger car cela est une conséquence immédiate, ces attaques informatiques occasionnent des pertes financières énormes. Pour soulever le problème de piratage sur les patients, Emmanuel Sohier, responsable de la cellule « Accompagnement cybersécurité des structures de santé » au sein de l’Agence du numérique en santé déclarait : « Les médecins ont besoin de données intègres. Imaginez que les informations concernant un patient traité pour un cancer soient indisponibles ou erronées, cela pourrait le mettre en danger ».
Au regarde ce qui précède, on peut tout simplement déduire que 2020 s’annonce difficile pour les établissements de santé. Car comme nous l’avons signifier il faudrait s’attendre à une recrudescence de ce phénomène de cyberattaque au milieu médical. Espérons que les autorités et les spécialistes ont déjà commencé à se pencher sur ce problème.
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