Le gouvernement veut-il limiter la liberté d’expression ?
Au regard la présidentielle de 2022 qui s’annonce, le gouvernement voudrait mettre en place un ensemble de système permettant de contrôler au mieux la circulation d’informations sur les plateformes numériques et par ricochet pour lutter contre les fausses informations.
Pourtant, l’initiative n’est pas vu de la même manière par tous. En effet, il semblerait que selon certaines approches que le gouvernement voudra en profiter pour contrôler la liberté d’expression voir la réduire.
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« La crise sanitaire a restreint, entre autres, la liberté de mouvement et la liberté de réunion en France. Et les conditions ex ante ne reviendront pas de sitôt, vu l’introduction forcée et imminente du pass sanitaire. Maintenant, sous prétexte de sécurité nationale, c’est au tour de la liberté d’expression d’être menacée par l’État. », explique le journaliste Finn Andreen.
En effet l’annonce émise par la commission de la défense de l’Assemblée nationale en date du 2 juin 2021 inquiète plus d’un. Elle portait sur la « création d’une agence nationale de lutte contre les manipulations de l’information en provenance de l’étranger, en vue, notamment, de la présidentielle 2022 ».
Évidemment les esprits s’échauffent et l’intention de vouloir limiter la liberté d’expression et quelque chose qui est beaucoup plus mis en avant par les détracteurs de cette solution. L’ennemi externe se présente alors comme un argument de taille pour limiter la liberté d’expression selon certaines approches.
Selon le secrétaire général de la défense et de la sécurité nationale Monsieur Stéphane Bouillon, les ennemis extérieurs à la France sont généralement les causes de manipulation d’informations. Mais de quelle ennemie extérieure pourrait-il faire allusion si ce n’est la Chine et la Russie qui ont déjà cette réputation dans pour les États occidentaux. Pourtant rien dans le discours habituel de ses États ne peut permettre de présager une telle hostilité à l’égard de l’État français.
Cependant, on ne va pas nier la volonté de l’État de se protéger contre toutes formes des gérance informatique venant de l’extérieur. Surtout en période électorale. On se rappelle de ce qui s’est passé en 2017 lors de la campagne présidentielle avec les fameuses « MacronLeaks ». On peut donc supposer que cette nouvelle agence aura la lourde tâche de contrôler les communications ayant une portée anti gouvernementale lors des prochaines élections présidentielles.
« Malgré de nombreuses accusations en 2017 contre la Russie, aucune conclusion concernant une ingérence étrangère n’a été démontrée. Non seulement le piratage de la campagne 2017 n’a eu aucun impact sur le résultat du scrutin car les révélations sont arrivées trop tard et ne contenaient rien de particulièrement scandaleux à l’égard de Macron. De plus, rien n’a permis d’affirmer que la Russie ou quelque autre État ou groupe étranger était responsable de ce piratage. », rappelle Finn Andreen.
On se rappelle que à l’époque le directeur actuel de l’Agence nationale de sécurité des systèmes d’information avait qualifié le piratage de : « si générique et si simple qu’il aurait pu être fait pratiquement par n’importe qui ». Mais on se rappelle que les services de renseignement américains avaient pointé du doigt les Russes pour avoir été les initiateurs de ce cyber attentat. Même si jusqu’à aujourd’hui la France n’a toujours pas découvert qui était derrière ce piratage.
« Si on admet qu’il n’y a pas de précédents d’ingérences informatiques étrangères dans des élections, du moins en Occident, pourquoi alors créer cette nouvelle agence étatique de « lutte contre les manipulations de l’information » en France ?
Il s’agit certainement d’une nouvelle initiative de contrôle par l’État de l’opinion publique française. Ceci n’est pas nouveau : l’État français a depuis bien avant l’ère Internet surveillé l’opinion publique et contrôlé les médias, par exemple en France avec le subventionnement de la presse, le contrôle politique de la radio et de la télévision, par exemple avec l’OTRF. », souligne le journaliste de l’AFP.
Malgré les suspicions qui tournent autour de l’établissement de cette nouvelle organisation, on ne peut pas écarter aussi l’éventualité que cette nouvelle agence peut bien évidemment avoir pour objectif réel de « lutter contre les fausses nouvelles, les deepfakes et les manipulations numériques qui visent à déstabiliser l’État. ». Dans un contexte un peu plus réaliste on dirait que la menace beaucoup plus interne, qu’externe.
Pour te rassurer, le gouvernement français essaie d’expliquer qu’il sera mis en place un « comité d’éthique et scientifique », composée d’« un membre du Conseil d’État, la plus haute juridiction administrative, d’un membre du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), d’un magistrat, d’un ambassadeur, de journalistes et de chercheurs ». Ce comité aura la lourde tâche de veiller à ce que cette agence on ne puisse pas dépasser le cadre de sa mission principale.
« L’État français prend conscience que les réseaux sociaux et les médias alternatifs ont une influence très importante sur l’opinion publique. Ils ont déjà remplacé les médias traditionnels chez les jeunes. La récente radicalisation politique aux États-Unis, en grande partie due aux réseaux sociaux, a probablement été prise en compte dans la décision de créer cette nouvelle agence de surveillance. En France, l’agilité et la rapidité avec lesquelles les Gilets jaunes se sont organisés via Facebook a aussi probablement contribué à cette décision. », conclut Finn Andreen.
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