Le rôle du coronavirus dans l’augmentation des attaques informatiques
Récemment l’Agence Nationale de Sécurité des Systèmes d’Information, l’ANSSI, a encore été rappelé sur les dangers liés à la situation qui prévaut actuellement.
Cette situation fortement impactée par la crise sanitaire. Il a été observé qu’en 2020, les actes de cybermalveillance ont connu une progression de près de 300 %. Ils se sont constitués généralement en des attaques informatiques contre les organisations de santé, encore des laboratoires des développements de vaccins.
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« L’espionnage n’augmente pas, mais pour la criminalité, on peut parler d’explosion », mettait en évidence le patron de l’agence nationale de sécurité des systèmes d’information, Guillaume Poupard ce 11 janvier. Interrogé sur les antennes de BFMTV, le premier responsable de l’autorité administrative chargée de veiller à la cybersécurité en France s’était exprimé de manière inquiétante. Selon ce dernier, l’organisme qui à la charge de la sécurité des systèmes d’information, a observé sur le territoire français près de 200 attaques informatiques, soit 4 fois plus de cyberattaques observée en 2020 par rapport à l’année antérieur. Ce sont des attaques qui visaient principalement des opérateurs d’importance vitale en abrégé (OIV), des grandes entreprises ou encore des collectivités territoriales.
Selon une étude réalisée auprès de 150 professionnels de la sécurité informatique et publiée par une société spécialisée dans la sécurité informatique à savoir Proofpoint, environ 91 % des organisations françaises à savoir les hôpitaux, les entreprises, ou encore les collectivités territoriales ont été ciblé par des attaques informatiques. De plus 65 % de ces organisations un bel et bien été victime d’actes de cybermalveillance. Mais ces chiffres qui doivent être pris avec des pincettes en ce sens que toutes les entreprises qui ont été touchées par des cyberattaques n’ont pas forcément déclarée ce genre de situation.
On se pose alors, légitimement la question de savoir comment cela a-t-il pu arriver. Le premier facteur mis en avant dans cette situation, ça a été le télétravail qui selon plusieurs experts, a offert aux pirates informatiques plus de porte d’entrée.
« Le Covid-19 a aidé les choses, car on a des vecteurs d’attaque plus faciles, avec une descente de niveau de sécurité », détaille Frédéric Ocana, un expert en sécurité informatique.
En basculant de manière précipitée et massivement vers le télétravail, les vulnérabilités ont augmenté. L’utilisation des ordinateurs personnels par les employés, des ordinateurs qui ne sont pas suffisamment équipés pour répondre de manière sécuritaire de tel besoin, a développé beaucoup plus de vecteurs d’attaque que les pirates informatiques ne pouvaient imaginer le même. Et cela se comprend dans le sens où les systèmes de sécurité habituels ont été conçus pour des travail en présentiel au bureau.
Toutefois, les impacts financiers de tout ceci a pu engendrer est de nature a interpellé sur la situation. « Les entreprises qui, pour maintenir leur activité, ne respectent plus leurs critères minimaux de sécurité informatique augmentent leur vulnérabilité. Elles cumulent alors vulnérabilité financière et vulnérabilité en termes de sécurité. Les pirates l’ont bien noté », note Frédéric Rousseau, responsable du marché cyber d’Hiscox.
En outre, il faut mentionner que de nombreux secteurs, en particulier de secteur qui sont en pleine naissance, ont particulièrement attiré l’attention des cybercriminels. Cela peut expliquer par l’observation de l’attaque subie par l’hôpital militaire français durant le mois de septembre dernier. D’autres attaques sont aussi significatives telle que celle qui a touché le spécialiste pharmaceutique Fareva, qui a assisté impuissant quand ses 15 usines à travers la France étaient paralysées par un programme malveillant, au mois de décembre dernier. L’agence européenne du médicament, dont le siège est basé à Amsterdam en Hollande, a malheureusement aussi été victime d’une attaque informatique durant le même mois de décembre. L’objectif des pirates informatiques étaient sûrement de voler des informations liées au vaccin BioNTech et Pfizer. Ces situations ont contraint l’Agence française en charge de la cybersécurité des systèmes d’information ils sont homologues le BSI a alerté massivement leurs administrés.
Les attaques sont en grande partie des rançongiciels. Dans une récente sortie, publiée par certains experts européens dont Thierry Breton, commissaire au Marché Intérieur et Margaritis Schinas, vice-président de la Commission européenne chargée des Migrations et de la promotion du mode de vie européen, on pouvait lire : « il est urgent pour l’Europe de renforcer ses moyens technologiques, opérationnels et politiques lui permettant de faire face à une cyberattaque d’ampleur, qui toucherait simultanément plusieurs pays de l’Union. » L’objectif? Détecter, défendre et dissuader. Pour ce faire, la Commission veut mettre en œuvre un réseau européen de centres opérationnels interconnectés (SOC). Une sorte de réseau de « gardes-frontières cyber ».
« L’Europe est une puissance économique, géopolitique, militaire, de valeurs. À ce titre, elle constitue une cible privilégiée des cyberpirates, dont les moyens et la fréquence des attaques augmentent. Or, dans notre monde ultra-connecté, notre force est à la mesure du maillon le plus faible », ajoute ces derniers.
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