Le secteur agricole en périple face à la cybercriminalité
Même lorsqu’on croit que c’est que l’activité est à l’abri des pirates informatiques, il arrive un événement particulier, ou quelque chose du genre qui nous interpelle sur l’omniprésence de la cyber malveillance.
De manière concrète, les cybercriminels sont partout. Et dans l’instant qu’on utilise un outil connecté à Internet, ils peuvent impacter négativement nos activités.
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Dans le domaine de l’agriculture par exemple, il existe des engins qui fonctionnent grâce à Internet et à des algorithmes bien particuliers. Comme tout appareil connecté à Internet, la cyber malveillance est certainement dans les parages.
Dans les colonnes de la BBC, le 20 mai 2022, un pirate informatique de manière anonyme connu sous le pseudonyme de « Sick Codes », interpelle l’attention de de tous sur les matériels agricoles. Particulièrement ceux qui sont utilisés dans les champs. Selon cet hacker qui se dit éthique, ces appareils sont particulièrement vulnérables à la cyber malveillance.
Il faut quand même noter que, il est fait beaucoup plus, ces derniers temps, de technologie appelée intelligente dans le but d’améliorer le rendement des exploitations agricoles. Qu’il s’agit de drone pour surveiller l’intégrité des sols que le rivables ou de tracteurs intelligents dirigée à distance, sans oublier les robots agricoles fonctionnant grâce à l’intelligence artificielle, le secteur de l’agriculture se numérise aussi d’une certaine manière.
Comme l’explique le pirate informatique, il suffira d’un simple piratage pour occasionner des perturbations assez graves. Portant un coup non négligeable à toute la chaîne d’approvisionnement.
« C’est justement ce que nous voudrions éviter – un blocage qui aurait lieu au cours des étapes les plus importantes, notamment le semis ou la récolte. Si vous ne pouvez pas déplacer votre tracteur à ce moment-là (…), vous pouvez imaginer ce qui se passe. Tout s’arrête, le système entier », prévient « Sick Codes ».
Ce dernier avait même déclaré au média britannique qu’il avait découvert des feuilles de sécurité présente dans le logiciel de John Deere, qui se trouve être l’un des principaux fabricants de matériels connectés agricoles au monde. Selon le hacker cette faille de sécurité lui permet d’avoir accès à des informations des entreprises qui l’utilisent mais aussi aux données récoltées générer par les machines. Il ajoute même avoir trouvé des feuilles de sécurité dans d’autres systèmes comme pour celui du fournisseur de la marque New Holland, CNH Industrial.
Les constructeurs de matériel agricole font tout pour quand même être rassurants. Ces derniers appellent toujours qu’ils font de leur mieux pour protéger au mieux leur clientèle, faire passer leur sécurité pour une priorité.
Mais en écoutant les déclarations du hacker à travers la BBC, on peut juste se rendre compte que son inquiétude n’est pas nouvelle. Les craintes ont été soulevées déjà par une étude réalisée à l’Université de Cambridge Royaume-Uni et publiée déjà en février. Dans ce rapport, les chercheurs avaient mis en évidence les risques liés à l’attaque informatique des systèmes gérant l’automatisation des irrigations, des robots utilisés pour la récolte ainsi que des drones.
Par ailleurs en avril, un groupe de travail composé d’autorités officielles liées au gouvernement du Royaume-Uni, de l’Australie et des États-Unis, avait émis des avertissements sur des manœuvres réalisées depuis la Russie dans le but de porter atteinte à la chaîne d’approvisionnement, des infrastructures d’importance vitale dans certains pays occidentaux. Ce qui concerne fortement le secteur de l’agriculture.
« En piratant un tracteur, vous pouvez contrarier un agriculteur et peut-être nuire à sa rentabilité pendant une saison. En piratant tout un parc de tracteurs, vous avez soudain le pouvoir d’affecter le rendement de régions entières du pays », note Benjamin Turner, directeur de l’exploitation chez Agrimetrics, un centre britannique d’innovation agricole, lors d’une interview accordée à la BBC.
En allant plus loin, il faut quand même reconnaître que le secteur de l’agroalimentaire est aussi victime des attaques basées sur des rançongiciels. Ce programme informatique donne la possibilité de crypter l’accès à ces appareils informatiques et exiger le paiement d’une rançon en échange d’une clé de déchiffrement. Déjà en 2021 on a pu observer une telle attaque dirigée contre le géant JBS. L’une des plus grosses entreprises chargées de la transformation de la viande au monde. Cette dernière a dû payer près de 11 millions de dollars dans le but de récupérer les accès à son système informatique. Mais, ce n’est pas tout cette année précisément durant ce mois de mai, l’entreprise agricole américaine AGCO a aussi été victime d’une attaque informatique.
La fragilisation de ce secteur a été notamment le fait de la pandémie à coronavirus. En tenant compte de la crise qui se déroule actuellement en Ukraine, tout ceci peut favoriser une autre expansion de la cyber malveillance vers le secteur agricole.
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