Les professionnels de la cybersécurité : les héros de demain ?
Sans comprendre exactement pourquoi, l’on a eu tendance à associer les notions d’intelligence artificielle et d’éthique dans le domaine des IT.
Si cela présente un aspect positif, il n’en demeure pas moins qu’il ne peut pas permettre d’appréhender les contours de ces différentes notions. Alors il serait intéressant de s’interroger sur la portée de la notion d’éthique dans le domaine des l’IT.
« Deux domaines devraient intégrer la notion d’éthique. Le premier concerne le développement de produits où les acteurs malicieux et la peur sont les principaux obstacles à des modèles éthiques. Le second est, quant à lui, lié à la culture de l’industrie informatique, où la complaisance et l’avidité peuvent souvent empêcher de « faire ce qui est juste ». Explique Florent Embarek, Directeur régional des ventes – Europe du Sud et de l’Est chez BlackBerry.
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« Lorsque le sujet de l’éthique dans l’IT est abordé, l’intelligence artificielle est au cœur des discussions car cette technologie est mal comprise et souvent considérée comme effrayante. Or, l’éthique ne devrait pas s’appliquer uniquement à l’IA mais bien à l’ensemble de la chaîne de développement de produits IT. Dès la phase de R&D, se contenter de définir les fonctionnalités auxquelles une technologie est supposée répondre est insuffisant et il est indispensable de s’interroger sur le potentiel positif qu’il représente ou non, au-delà de l’objectif fixé. » ajoute ce dernier.
On peut prendre comme cas palpable, la situation de Intel, qui a développé des puces qui sont censées représenter l’efficacité même de l’innovation informatique. Le problème, c’est que le géant américain n’a pas anticipé des failles de sécurité très importantes en l’occurrence Spectre et Meltdown. Des failles de sécurité qui bien sûr ont a été découverte en quelques années plus tard, dans les processeurs, au détriment des utilisateurs et de la société productrice. Cette situation met un exergue un fait totalement réaliste et inexorable : c’est que tout ne peux pas être prévu ou pris en compte lors de la conception d’un produit informatique.
« Si des technologies telles que les robots, les drones ou les super-ordinateurs ont été créées à l’origine avec les meilleures intentions – comme renforcer l’efficacité ou encourager le deep learning – leur puissance et leur potentiel peuvent induire des comportements et des résultats imprévus voire, non voulus. Il est facile de s’éprendre d’une technologie si attrayante et si brillante, que les avantages commerciaux et sociétaux l’emportent sur les risques associés. D’ailleurs, une citation du film Jurassic Park illustre d’ailleurs parfaitement cette notion : « La véritable préoccupation des scientifiques est la réussite. Tout ce qui les intéresse, c’est de savoir s’ils peuvent faire quelque chose et ils ne prennent jamais le temps de se demander s’ils devraient le faire. » » souligne Florent Embarek.
Dans de telles perspectives, il faudrait garder à l’esprit quelque chose de plus important que la productivité ou la rentabilité d’un produit informatique. Cette chose est l’évaluation des mauvaises ou bonnes utilisations dont peut être obligé une technologie quelconque. Ce qui conduit à envisager, dès la conception, des mesures de protection, qui vont permettre d’assurer dans une certaine mesure les standards éthiques.
« Cela nous amène alors à la question de la culture de l’industrie IT. L’objectif fondamental de la technologie est d’optimiser la productivité, la sécurité et l’expérience utilisateur. Or, il est souvent admis que les commerciaux sont bien trop obnubilés par leurs objectifs, entrant alors en contradiction avec ces principes. Cette perception peut empêcher les organisations d’établir des partenariats constructifs et par conséquent entraver l’amélioration de l’efficacité, de la cyber-résilience et de l’expérience. C’est précisément là où l’éthique entre en jeu. Les équipes commerciales qui souhaitent changer la donne et aider leur entreprise devraient mettre de côté les techniques d’intimidation. Il est facile de s’approprier des discours alarmistes et d’espérer qu’en répandant la peur, l’incertitude et le doute, cela débouchera sur une vente. En réalité, les discussions constructives, collaboratives et emplies d’espoir sur l’innovation seront celles qui feront vraiment la différence et qui permettront aux vendeurs d’établir des relations de confiance et des partenariats durables. » conclut Florent Embarek de chez BlackBerry. En d’autres termes, la notion d’éthique dans le domaine de l’IT difficilement dissociable de celle de la sécurité informatique.
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