PegasusGate : qu’en est-il de l’Algérie, le voisin du Maroc ?
Il semblerait que pour l’Algérie, l’histoire derrière Pegasus remonte depuis 2018.
En effet, à cette période, une étude publiée par des chercheurs de l’université canadienne de Toronto avait mis en évidence que plusieurs milliers d’Algériens étaient victimes de piratage et espionnage de Pegasus.
Cet article va aussi vous intéresser : PegasusGate : le Maroc défie Amnesty International et Forbidden stories de prouver son implication
À cette époque, l’étude en question aurait été publié dans un quotidien américain. Près de 6 000 algériens composés d’hommes politiques, de militants des droits humains et de journalistes auraient été ciblées. En octobre 2018, le média Algérie patriotique publiait ces lignes :
« Un logiciel espion d’origine israélienne a été détecté dans des téléphones mobiles dans 45 pays, parmi lesquels l’Algérie, la Tunisie, l’Arabie Saoudite, les Etats-Unis, le Canada et la Grande-Bretagne. Ce sont des chercheurs en sécurité informatique de l’Université de Toronto regroupés au sein de Citizen Labs qui, au terme de deux années de recherches, ont détecté la présence de ce logiciel et diffusé l’information, relayée par le quotidien Washington Times, suscitant des inquiétudes quant à l’interception de communications et au vol d’informations par les services israéliens.
Connu sous le nom de Pegasus et vendu par NSO Group, une société de Herzliya en Israël, ce logiciel est capable d’exfiltrer des données privées de téléphones portables infectés, y compris des mots de passe, des messages texte et des appels vocaux en direct, et a déjà été déployé contre des cibles dont, notamment, des journalistes mexicains et des militants pour la défense des droits humains dans les Emirats arabes unis.
Citizen Lab estime que l’étendue de cette activité d’espionnage suggère que les logiciels espions sont largement utilisés pour mener des activités gouvernementales qui peuvent être illégales dans les pays où se trouvent les cibles. Cette information est à mettre en rapport avec la révélation via les fuites sur un reportage censuré d’Al-Jazeera, qui a mis en évidence que le gouvernement israélien utilise des méthodes illégales pour faire pression sur des citoyens des Etats-Unis, discréditer des militants pro-palestiniens et pro-BDS en exerçant un chantage à l’antisémitisme, etc. ».
Cette question d’espionnage Pegasus faisait écho depuis 3 ans maintenant. Dans un récent communiqué, le ministère des affaires étrangères algérien exprimait l’inquiétude de son gouvernement face au scandale Pegasus. « L’Algérie exprime sa profonde préoccupation suite aux révélations (…) faisant état de l’utilisation à large échelle par les autorités de certains pays, et tout particulièrement par le Royaume du Maroc, d’un logiciel d’espionnage dénommé Pegasus contre des responsables et citoyens algériens ».
Pourtant, Reporters Sans Frontières, dans un article accusait le gouvernement algérien de figurer dans la liste des clients de NSO Group, la société israélienne à l’origine de Pegasus. Une accusation démentie froidement par les autorités gouvernementales de l’Algérie, accusant l’organisme international de diffamation. « Outre leur caractère diffamatoire et mensonger, ces allégations inadmissibles relèvent de la manipulation de RSF connue pour son acharnement vis-à-vis de l’Algérie », a accusé l’ambassade de l’Algérie en France. Dans sa déclaration l’autorité algérienne a tenu à préciser que son gouvernement « ne dispose aucunement de ce logiciel et n’a jamais eu à l’utiliser, ni à traiter ou à collaborer, de quelque manière que ce soit, avec les parties détenant cette technologie à des fins d’espionnage ».
Accédez maintenant à un nombre illimité de mot de passe :