Quand le DNS devient un « Backdoor »
L’un des risques majeurs courus par la majorité des entreprises privées comme publiques est bien évidemment le vol de données.
Dans la pratique, le DNS s’avère être un atout pour les cybercriminels pour réaliser leur forfait. Parce que nous apercevons généralement qu’il n’est presque jamais inspecté, durant les contrôles de sécurité.
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« Le DNS peut être considéré comme un réseau de routage et de mise en cache déployé mondialement qui connecte à la fois l’Internet public et privé. » selon Dan Kaminsky. C’est pour cette raison que l’on s’interroge sur la sécurité du DNS. Ne constitue-il pas une porte pour les pirates informatiques sur l’accès des données importantes, voir sensibles ?
En pratique oui cela est totalement possible. Car malgré les différentes stratégies modernes utilisées par les entreprises pour sécuriser leurs systèmes d’information, les cybercriminels ont toujours la possibilité de les Infiltrer en passant par le DNS. À travers quoi, ils injectent des codes malveillants, volent des données ou détournent le trafic.
Mais essayons d’abord de déterminer les différentes manières pour les pirates informatiques de profiter des failles du DNS
1- Le vols de données sensibles
Concernant l’usage du DNS pour l’exfiltration de données sensibles, Jacques Macherel, CEO eb-Qual SA, notait ceci : « Dans le cas d’une tentative d’exfiltration de données, l’augmentation drastique des requêtes qui sortent du réseau devrait rendre facile la détection du transport malintentionné des données. Or ce n’est pas toujours le cas car, pour éviter d’être détectés, les cybercriminels regorgent d’astuces, telles que le «Slow Drip», où l’envoi des requêtes au DNS est ralenti afin de rester discret et de ne pas déclencher une alerte; ou encore l’usurpation d’adresses IP, où la source IP est réécrite dans les requêtes, donnant l’impression que celles-ci proviennent de clients différents. Une sécurité de réseau qui fonctionne devrait pouvoir empêcher cela au niveau des ports du switch, mais ce n’est souvent pas le cas. »
2- Les accès frauduleux aux réseaux
Pour placer des codes malveillants dans le système de leur victime, les pirates informatiques ont aussi pour opportunité de se servir du DNS pour cela. S’ils sont compétents, ils pourront même manipuler les codes de telle sorte à accéder de manière frauduleuse au réseau et mener des actions en principe réservé aux administrateurs.
3- Le DNS Tunneling
Cette notion est définie par notre expert Jacques Macherel. Pour lui : « Le tunneling est la méthode qui encode les données d’un autre programme ou protocole dans les requêtes ou les réponses du DNS. ». Il ajoutera par la suite « Le tunneling inclut souvent du code malveillant qui peut être utilisé pour attaquer le serveur DNS et pour contrôler à distance les serveurs et les applications. ». Selon lui de façon générale, les pirates informatiques se servent du trafic généré par le protocole IP en passant par le port DNS 53, ce qui leur permet d’exploiter certaines données. « Le port 53 n’est généralement pas vérifié par les Firewall, c’est aussi souvent le cas pour les Firewall de nouvelle génération. De plus, différents outils disponibles sur Internet (Iodine, SplitBrain, etc.) permettent d’utiliser le tunneling de manière malicieuse sans nécessiter de connaissances pointues dans le domaine. » explique-t-il.
Par ailleurs, l’on sait que détecter les attaques DNS n’est pas choses aisée. Surtout avec des équipements passifs. Fort heureusement, il possible de parer cette défaillance. En effet, il existe des solutions particulières et même des spécialistes pour augmenter la base sécuritaire de vos données. De plus, les fabricants commencent à mettre en place, de plus en plus des outils permettant de prédire les formes d’atteinte au DNS, assurant ainsi la première forme de barrière à l’usage de ces outils comme porte dérobée.
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